Mélanie Giguère, originaire de Québec, a toujours voulu être une artiste-peintre. Toute petite déjà, elle peignait, faisait des bricolages de toutes sortes et dessinait sans compter les heures. C’est donc une grande histoire d’amour entre elle et les couleurs.
Professionnellement, elle se dirige d’abord vers le graphisme et le design de mode. Elle développe son œil artistique en produisant, saison après saison, de nouvelles collections de vêtements en s’inspirant des tendances de couleurs, de motifs et de matières qu’elle voit lors de ses voyages à travers le monde.
Puis, un nouveau chapitre dans la vie de Mélanie chamboule son choix de carrière jusqu’à remettre en question ses convictions et ses valeurs. L’arrivée de ses enfants lui fait réaliser qu’elle ne se sent plus à sa place dans son travail. « J’ai eu besoin de retrouver qui j’étais », nous dit-elle. Afin de se ressourcer artistiquement, elle se remet à ses pinceaux. De façon naturelle, voire instinctive, comme si elle n’avait jamais abandonné, elle retrouve le chemin de la création. Son besoin de plus en plus criant la pousse à accélérer sa démarche, elle suit des cours de perfectionnement sur diverses techniques et nouveaux médiums, rencontre des artistes établis, visite des galeries et expérimente quotidiennement dans son atelier qu’elle s’est aménagée.
Au fil de ses expérimentations, elle se met à travailler la matière, la toile elle-même. Forte de son expérience en création de mode et manipulation de tissus, elle décide de travailler le canevas de sa toile comme tel, à la recherche de nouvelles dimensions. Elle manipule la toile de toutes les façons possibles : elle plie et déplie, tend et détend le tissu, puis elle le tire, le plisse, le fronce et le forme afin de faire éclater les couleurs et la lumière sur ses tableaux. La peinture et la sculpture se joignent ainsi pour créer une œuvre unique. Elle met près d’un an à perfectionner sa technique qu’elle nomme le foldart. « Je déroule un long morceau de tissu que je broche au mur. J’applique la couleur, puis je crée les reliefs, » nous explique-t-elle sur sa méthode. Les couleurs, grâce aux formes que l’artiste crée en pliant le tissu, prennent vie. Le tableau se transforme selon l’éclairage, une véritable métamorphose par les ombres et lumières qui se rencontrent sur les courbes de sa toile.
Le processus de création de Mélanie est axé sur le bien-être. Pour créer une nouvelle œuvre, l’artiste se plonge dans un état calme et méditatif. Aucune barrière, aucune interférence. Faire le vide, lui permet de laisser aller son élan créateur, sans tenter de le modeler ou de le diriger. Cette énergie calme, lente et douce imprègne ses toiles. Ses inspirations proviennent de ses expériences passées autant sensorielles qu’émotives, mais aussi de son profond désir d’aller de l’avant, d’avoir le regard vers l’avenir tout en appréciant l’instant présent. Les grandes lignes horizontales de certaines de ses œuvres appellent ainsi à regarder plus loin, vers l’infini, au-delà.
Son art est la somme de toutes ses explorations artistiques et expériences de vie : « Je crée du Mélanie. C’est moi, c’est mes états d’âme. Je me sens en paix avec qui je suis et avec ce que je fais. » Cette harmonie qu’elle a trouvée dans son quotidien en équilibrant la vie de famille et la création artistique se reflète dans ses œuvres. « Ma vie est maintenant cohérente » nous dit-elle avec une assurance qui révèle bien son bonheur. Nous sommes très heureux de compter Mélanie parmi les membres de la Zone et nous lui souhaitons beaucoup de succès à venir.
