Astuces pour dessiner en plein air par Richard Cameron Morneau

Artiste aux multiples talents, Richard Cameron Morneau vous glisse dans son sac à dos le temps d'une balade créative à l'air libre. De son matériel favori pour créer en extérieur à comment il trouve son inspiration, Richard vous dit tout — ou presque — sur ses astuces pour dessiner en plein air.

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Tips for Drawing Outdoors by Richard Cameron Morneau

Artiste multidisciplinaire, Richard est depuis sa plus tendre enfance bercé par le monde de la création qu'il n'en finit pas d'explorer. Arts du cirque, peinture, sculpture, dessin : son imaginaire semble sans limites.

Inspiré par Dalí et ses perspectives atmosphériques, Disney et ses personnages, les contes et légendes fantastiques, Richard n'hésite pas à mélanger les influences pour créer son propre univers.
La « planète Richard » s'est construite méthodiquement, en formule autodidacte, en observant et en reproduisant son environnement en 3D : « Très tôt, j'ai appris à dessiner avec plusieurs points de fuite. Je m'auto-donnais des cours et j'ai appris à décomposer les éléments qui m'entouraient en volumes, en cylindres. Je recommençais, je m'obligeais à recommencer. J'étais très sévère avec moi-même ».
Aujourd'hui, Richard crée ses propres univers « parallèles » : il transpose la réalité dans des créations surréalistes fantastiques pour donner vie à ses propres personnages.


SON DÉCLENCHEUR POUR CRÉER EN NATURE

Richard est né près des montagnes. La maison de ses parents était bordée de forêts qui nourrissaient déjà son inspiration et sa rêverie. Son temps, il le passait et le passe encore au cœur de la nature. C'est donc naturellement qu'il a transporté son matériel d'artiste à l'extérieur.

« L'avantage de dessiner en plein air, c'est qu'on observe du 3D qu'on dessine en 2D, on travaille les perspectives, très importantes en dessin ».

Dans le sac à dos de Richard, il y a toujours 1, 2 parfois 3 tablettes ou carnets, de 2 ou 3 formats différents, ce qui n'est pas sans soulever un regard d'amusement aux portiques des aéroports : « les douaniers me trouvent étrange » !

Sa conception de la création, c'est partout et tout le temps, pour imprégner ses dessins de l'énergie de la place : arriver plus tôt sur son lieu de travail pour dessiner dans les allées d'un aquarium, griffonner les instants furtifs qui précèdent une pièce de théâtre pour croquer l'ambiance, saisir sous sa mine l'énergie du parc d'attractions Disney, ou encore dans les locaux de répétition d'un spectacle du Cirque du Soleil.

Finalement, créer sur le vif, c’est une belle façon de se connecter à l’instant, en substituant son carnet de croquis à son cellulaire. C’est s’autoriser une pause, aussi, dans nos vies toujours plus connectées.

« Je suis un grand social, mais aussi un grand solitaire. Dessiner assis dans la rue, c'est une belle façon de faire des rencontres, ça intrigue beaucoup les gens. Ils nous approchent discrètement. On a l'air mystérieux pour eux. Ça les amène à rêver. On rencontre des personnes qu’on n’aurait jamais osé aborder ».



SA FAÇON DE DÉNICHER SES SUJETS

Richard en convient, pour trouver des sujets de dessin, on peut tout à fait offrir à notre regard des références visuelles : dans les livres, à partir de photos. On peut aussi se balader carnet et crayon (ou stylo bille) à la main, griffonner des éléments de décor, de bâtiments.

L'inspiration de Richard est au croisement de la réalité et de son imaginaire. Lors de notre entrevue, il se rappelle une session sur un banc : « Alors que je dessinais des moineaux qui étaient tout autour, un petit, plus jeune, mignon, me regardait fixement. En même temps que je le dessinais, je lui ai créé une armure ». C'est ici qu'a commencé sa série d'oiseaux guerriers. C'est aussi comme ça que, sous son coup de crayon, certaines maisons flottent dans les airs, ou que leurs murs se transforment en gruyère.



CE QUE VOUS TROUVEREZ DANS SON SAC À DOS

• Un (voir plusieurs !) carnet(s) à spirale ou à couverture rigide. Si les carnets à spirale offrent l'avantage d’occuper moins de place sur les genoux lors du travail de création, ils n'en restent pas moins plus fragiles. L'idéal selon Richard, c'est le carnet à couverture rigide : avec le marque-page ruban et l'élastique qui permet de bien maintenir le carnet fermé.
• Un stylo à bille. « Si vous voyagez, on en trouve partout dans les hôtels ; je m'en sers pour travailler en clair-obscur avec des hachures ».
• Une boîte d'aquarelles et un pinceau réservoir : « Il est parfois difficile de gérer 100 % le pinceau réservoir. Pas assez mouillé. Trop mouillé. Je prends donc également avec moi mon étui avec d'autres pinceaux ».
• Des feutres : « Mes couleurs de prédilection sont les gris chauds, gris bleutés froids, violets pâles, bleus très pâles. En superposant, ça crée des ombres automatiquement. Également, des orangés, ocre, jaune, vert, brun : des couleurs que l'on trouve dans la nature ».
• Des écouteurs : « J'écoute souvent de la musique pour créer : films lyriques, trames sonores tirées de l'univers des jouets, Casse-Noisette, etc.) »
• Une bouteille d'eau : « pour s'hydrater et pour rincer ! »
• Un gobelet à eau « avec clip » !

Et côté posture ?

« À la bonne franquette, assis à terre, le gobelet entre les genoux, le dos adossé quelque part. Mon plan incliné, ce sont mes cuisses ! »


SON DERNIER CONSEIL AVANT DE SORTIR

Finalement, à un artiste qui hésiterait à franchir le pas de la porte pour sa première expérience de dessin nomade, Richard répondrait sûrement : « Choisissez une journée ensoleillée, avec une belle température (l'humidité peut influencer le travail sur le papier), pas trop loin de la maison.

Assis à une table de café, en terrasse. Branchez-vous sur la réalité, le moment présent. Lancez-vous le défi de faire des croquis rapides, des éléments qui bougent : 30 secondes, 1 minute, 5, 10 ou 15 minutes. Apprendre à dessiner de manière plus rapide augmente la qualité technique de l'artiste et permet de développer un coup assuré.

Aussi, n'hésitez pas à travailler au stylo bille pour vous ôter tout pouvoir d'effacer.

« N'ayez pas peur de l'inconnu. Il faut l'oser ».

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